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Les experts s'attendaient depuis longtemps à ce que l'accession au trône de Charles entraîne de nombreux changements suite au décès de sa mère : le visage de Charles sur les devises britanniques, bien sûr, un nouveau nom potentiel... Nous savons désormais que le roi se fera appeler Charles III. Mais ça n’est pas tout. Suite à cette passation de pouvoir, Charles a désormais le pouvoir de prendre une décision importante qui permettrait d'élucider une énigme royale de longue date. Il pourrait ainsi éclaircir un mystère séculaire et divulguer une vérité secrète au sujet du trône britannique.
Un homme plus direct
Charles n’est pas du genre à suivre la tradition aveuglément, après tout.
La reine était réputée garder ses opinions pour elle, mais son fils aîné n’hésite pas à faire part des siennes. Il pourrait donc bien laisser la vérité glisser un de ces jours.
Un homme du peuple
Les croyances de Charles peuvent également être controversées. Selon lui, le rôle de la monarchie devrait apparemment être réduit et les dépenses royales devraient être payées de manière privée et non à l'aide de fonds publics.
Il se bat également contre les aliments génétiquement modifiés et réclame des mesures pour lutter contre les changements climatiques. Tout laisse à penser que Charles pourrait agir sur d’autres sujets épineux.
L'évolution
Et ça n'est pas tout, car Charles souhaiterait également convertir le palais de Buckingham en espace accessible au public.
Compte tenu de toutes ces transformations proposées, sa décision d’enquêter sur une affaire non résolue de longue date n'aurait donc rien de bien étonnant.
Une urne suspecte
Et par longue date, nous entendons ici de très longue date, car l'affaire remonte à plusieurs siècles.
Une urne contenant des os humains est abritée dans les entrailles de l’abbaye de Westminster, l’église royale qui se trouve à Londres depuis le 13e siècle, et ces dépouilles appartiendraient à deux princes assassinés.
Des princes disparus
Les princes Edouard V et Richard, le duc d’York, ont disparu en 1483.
Les garçons étaient alors encore enfants et sous la tutelle de leur oncle Richard, le duc de Gloucester, suite au décès soudain de leur père. Le duc a naturellement immédiatement été soupçonné.
Un obstacle pour Richard
En effet, Edouard V n’était plus prince à l’époque, étant automatiquement devenu roi après la mort de son père.
Son frère, le duc d’York, était alors deuxième dans l'ordre de succession, et son oncle troisième. Ce dernier souhaitait donc peut-être se débarrasser des deux garçons.
En toute impunité
Richard est devenu le suspect numéro un lorsque les princes ont commencé à disparaître publiquement, avant de disparaître définitivement. Cela ne l’a toutefois pas empêché de monter sur le trône.
Son titre royal était le roi Richard III, mais le public le surnommait également Richard l’Usurpateur.
La découverte d'un indice
La vérité semblait hors de portée, mais des ouvriers ont fini par découvrir deux petits squelettes dans une boîte enterrée dans la tour de Londres en 1674.
Aucune inscription ne figurait sur la boîte, mais les garçons semblaient avoir enfin été retrouvés. Après tout, c'est dans cette même tour que les deux princes vivaient avant leur disparition.
De nouveau enterrés
À l’époque, il était impossible de savoir à qui appartenaient les dépouilles. Personne ne savait avec certitude s’il s'agissait bien des garçons disparus Edouard et Richard.
Quelqu’un avait peut-être une petite idée, mais personne ne l'avait exprimée. Les os ont donc été enterrés à l’abbaye de Westminster avant d'être oubliés de nouveau.
Des efforts à grande échelle
Tout a changé à l’été 2012.
En août, l’université de Leicester a réuni une équipe d’archéologues pour retrouver la dépouille de Richard III, elle-même également introuvable depuis des centaines d’années.
Un document conservé
L'enterrement de Richard s'était déroulé sans cérémonie.
Son corps avait apparemment été placé dans une tombe sous une église détruite suite à la dissolution des monastères par Henri VIII. Les chercheurs disposaient d'un seul indice sur lequel baser leurs recherches.
Les fouilles
Le meilleur indice pour retrouver le roi était une vieille carte de l’église qui correspondait à la structure d’un parking moderne à Leicester, en Angleterre.
L’équipe d’archéologie, convaincue que les probabilités de faire une belle découverte étaient fortes, a donc entrepris des fouilles dans la zone.
Un moment vraiment historique
Les efforts de l'équipe ont payé peu de temps après. L’excavation a progressivement permis de mettre au jour un squelette humain.
Ce dernier avait subi de graves blessures, peut-être au combat, qui correspondaient bien aux descriptions historiques du corps et des blessures de Richard III.
L'étude de la descendance
Les chercheurs ont ainsi pu obtenir un échantillon d’ADN à partir des os et se sont penchés sur les parents de l'ancien roi afin de trouver Michael Ibsen, un descendant de la sœur de Richard, Anne d'York.
Fait captivant, le prélèvement d’ADN de Michael correspondait suffisamment à l'échantillon pour confirmer que le corps était bien celui de Richard. Quel moment historique ! L'affaire n’était toutefois pas terminée.
Que dit l'ADN ?
La Richard III Society, dont le but est de révéler la vérité sur le règne de l’ancien roi, souhaitait comparer les os aux dépouilles retrouvées dans la tour de Londres.
Les membres ont toutefois rencontré un problème, et pas des moindres.
Un refus catégorique
La société a demandé la permission de l’abbaye de Westminster, car c’est là que se trouve l’urne, mais la reine a refusé que les tests soient réalisés.
Ce n’était pas la première fois que l’abbaye de Westminster cherchait à étouffer l’affaire, non plus.
Laissez les os tranquilles
L'idée d'examiner de vieilles chambres fortes à l'aide d'une caméra à fibre optique avait déjà été proposée à l'occasion de rénovations dans les années 1990. Le but était de déterminer si les dépouilles étaient liées aux princes disparus.
La reine avait refusé, mais ces refus en série pourraient cesser plus tôt qu'on ne le pense.
Le raisonnement de Charles
En effet, tout porte à croire que Charles pourrait être plus accommodant que sa mère, une fois plus à l'aise dans son nouveau rôle.
Il serait apparemment déjà disposé à rendre la monarchie plus ouverte au public et pourrait également résoudre le mystère pour une autre raison.
Prêt à creuser
Charles a étudié l’archéologie, l’anthropologie et l’histoire à l’université de Cambridge.
Compte tenu de ces intérêts, il pourrait bien avoir envie de révéler la vérité sur les dépouilles royales, même si tous ses proches ne sont pas aussi convaincus par cette initiative.
Un homme de culture
Le fait que la reine ne souhaitait pas faire examiner ces vieilles dépouilles est compréhensible, il s'agissait de parents lointains après tout, mais espérons que Charles donne son accord pour qu'elles soient étudiées.
Il le fera peut-être, ne serait-ce que par amour de l’histoire et de la science.
Un conflit d'intérêts
Charles doit gérer les affaires de la famille royale, mais les questions d'archéologie sont loin d’être les seules qu'il a tenté de résoudre ces dernières années.
Outre ses intérêts historiques, ses vues sur un sujet scientifique semblent toucher la corde sensible.
Un pied dans la politique
Il est tabou pour les membres de la famille royale de discuter publiquement de "politique", mais Charles joue parfois avec le feu.
L’expert de la famille royale Richard Fitzwilliams a révélé que Charles pourrait être "encouragé" à abandonner, ou du moins à mettre de côté, cette passion à l’avenir.
Des autorités inquiètes
On pourrait croire que l'abandon des projets chers à Charles serait un dilemme futur, mais les autorités s'en inquiètent déjà depuis longtemps.
En effet, les membres de la famille royale ne sont pas censés se mêler des questions mondiales controversées.
Un roi activiste
Certains membres du parlement redoutent d’avoir un "roi activiste", et les opinions sans détour de Charles au sujet de l’architecture, la planification et les cultures génétiquement modifiées montrent qu’il est déterminé à s’exprimer.
Il ne prenait toutefois pas les critiques au sérieux au début.
Fier
Étonnamment, Charles a répondu à ces préoccupations en confiant : "Si je me mêle en m'inquiétant des centres-villes comme je l’ai fait il y a 40 ans, alors je suis fier de m'en mêler".
Une position assez unique !
Le chamboulement
La reine est restée attachée à la sécurité des traditions et de la neutralité tout au long de son règne, et l’idée que Charles chamboule tout est alarmante pour le Royaume-Uni.
Charles s’est assuré de clarifier la situation en 2018, même s'il a probablement dû lever les yeux au ciel en même temps.
Totalement absurde
L'ancien prince, parfois clairement sarcastique, a ainsi précisé dans un documentaire de la BBC, diffusé en l’honneur de son 70e anniversaire, que la rumeur selon laquelle il poursuivrait ses "interventions" une fois roi était "absurde".
Jouer le rôle de la manière attendue
"Il suffit de regarder les pièces de Shakespeare, Henri V ou Henri IV, première et deuxième parties, pour observer le changement qui peut se produire.
En devenant souverain, on joue le rôle de la manière attendue", a-t-il poursuivi.
Un autre métier, une autre fonction
"Évidemment, je ne pourrai pas faire les mêmes choses qu'aujourd'hui en tant qu’héritier.
On opère donc bien sûr dans le cadre des paramètres constitutionnels. Mais c’est une fonction différente", a poursuivi Charles.
Pas si bête
"Je ne suis pas si bête. Je réalise qu’être souverain est un autre exercice. Je comprends donc bien sûr tout à fait comment cela devrait fonctionner".
Visiblement, Charles se sentait presque insulté qu'on sous-entende qu'il puisse violer les règles et les traditions du monarque.
Un militant contre le changement climatique
Mais Charles est fasciné par la protection de l’environnement depuis des décennies.
Il milite notamment contre le changement climatique et soutient des causes environnementales et de développement durable. Certains de ses accomplissements en préoccupent toutefois plus d'un.
La protection des ressources naturelles
"Le prince soutient la durabilité afin que les ressources naturelles dont nous dépendons tous, notamment les sols, l’eau, les forêts, un climat stable et les stocks de poissons, perdurent pour les générations futures", précise son site internet officiel.
Et c’est bien là le problème.
Un philanthrope récompensé
Charles a reçu l'Editor's Lifetime Achievement Award For Services To Philanthropy de GQ en 2018, mais les critiques souhaitaient mettre en avant la différence entre offrir une simple opinion et faire campagne pour le changement.
Les commentaires de Charles en 2020 n'ont pas plu aux autorités non plus.
Des menaces pour l'humanité
"Nous sommes en plein cœur d’une crise qui, je l’espère, est maintenant bien comprise.
Le réchauffement de la planète, le changement climatique, la perte dévastatrice de biodiversité sont les plus grandes menaces auxquelles l’humanité doit faire face et dont nous sommes en grande partie responsables", a déclaré Charles dans un discours prononcé en 2020 lors du Forum économique mondial.
Comme si de rien n'était
"À quoi bon tout l'argent généré dans le monde en continuant de faire des affaires comme si de rien n'était, en ne changeant rien, si ce n'est guetter qu'il ne brûle pas dans des conditions catastrophiques ?".
Charles préfère voyager en voiture électrique plutôt qu’en hélicoptère dans la mesure du possible.
La rencontre avec Greta Thunberg
Il a même rencontré la célèbre adolescente suédoise Greta Thunberg, militante écologiste, pour discuter de leurs objectifs communs concernant la protection de notre planète.
"Tout ce que j'essaye de faire et que j'encourage à faire depuis cinquante ans, je le fais pour nos enfants et nos petits-enfants", a déclaré Charles.
Entre déception et tristesse
"Je ne souhaitais pas qu’ils m’accusent de me contenter de tergiverser et nier le problème. Ils nous accusent aujourd'hui précisément de cela", a-t-il poursuivi.
Les paroles de Charles exprimaient clairement sa déception et sa tristesse, et il n’avait visiblement aucune intention de mettre un terme à son activisme.
La patte de l'activisme
Richard Fitzwilliams a expliqué que Charles n’aura pas à rester complètement muet au sujet des questions environnementales une fois roi.
"Il lira son discours sur le trône, partagera son message de Noël en y mettant peut-être sa patte".
Des problèmes largement reconnus
"Mais n’oubliez pas qu'il ne s'agit pas d'une question politique, mais d'un point sur lequel la quasi totalité des gouvernements du monde s'accordent désormais. Il s'agit ici de la réduction des émissions de carbone", a précisé Richard.
Le prince aura donc une certaine flexibilité pour évoquer les questions environnementales sans immédiatement susciter la controverse.
Un bon roi
Compte tenu de tout ce qu'il a pu nous confier jusqu'à présent, l'ancien prince de Galles devrait être un bon roi, en jonglant habilement avec la tradition et la défense de ses croyances.
Qui vivra verra...